Du 16 au 21 juillet 2023
La custodie des frères mineurs capucins du Benin a débuté depuis hier, dimanche 16 juillet à 18h00, son neuvième chapitre électif, un moment d’une grande expression concrète de la vie de communion fraternelle de toute la custodie. Aujourd’hui, 17 juillet 2023, a lieu la messe d’ouverture du chapitre électif, célébrée par le Provincial des frères mineurs capucins de la province des marches, le frère Sergio LORENZINI : vous avez ci-contre l’intégralité de son homélie……….
Chers frères,
nous aurons l’occasion, plus tard, dans les salutations d’ouverture, de nous introduire correctement dans le Chapitre qui vient de s’ouvrir. Maintenant, avec vous, je voudrais écouter ce que la Parole de Dieu de ce jour nous communique et la faire résonner dans notre assemblée. Rien, en effet, plus que la Parole du Seigneur ne peut nous communiquer les pensées et les sentiments justes pour vivre l’expérience capitulaire comme il plaît à Dieu.
La première lecture, tirée du livre de l’Exode, raconte les souffrances et les angoisses vécues par le peuple d’Israël en Égypte. La raison de leur origine nous est expliquée : du fait que le nouveau roi « n’avait pas connu Joseph ». Alors que le précédent l’avait connu et estimé, et que par conséquent le peuple qu’il représentait vivait en sécurité, pour le nouveau roi, il est un étranger, un marginal, et son peuple devient une présence encombrante et menaçante. Le changement de perception du peuple d’Israël est dû à un saut de génération où l’absence de mémoire fait que ceux qui étaient auparavant des amis sont désormais perçus comme des ennemis. Ainsi, le nouveau roi sent son pouvoir menacé par le peuple de Joseph, qui grandit considérablement, il craint de ne plus pouvoir contrôler la situation et que les Israélites ne quittent leur pays. Il les opprime donc, les traite durement, leur rend la vie amère, les contraint à des travaux lourds et pénibles, allant jusqu’à décréter de tuer tous les enfants mâles en les jetant dans le Nil. C’est la même dynamique qu’a connue Hérode lorsque, apprenant la naissance d’un nouveau roi, il s’est senti menacé et a ordonné le meurtre d’enfants innocents. Depuis des temps immémoriaux, la même histoire se répète : le pouvoir menacé se venge de ceux qui le menacent, les réduit au silence, les marginalise et, dans le pire des cas, les tue. L’histoire est pleine de ces tristes événements et l’on pourrait dire, en reprenant les mots de Qoelet : « il n’y a rien de nouveau sous le soleil » (Qo 1:9). Que pouvons-nous retenir pour nous-mêmes de cette page biblique ? Elle devrait au moins nous mettre en garde, car nous ne sommes pas forcément exempts de tomber dans la même erreur, en effet, nous pourrions peut-être honnêtement dire qu’il y a un petit Pharaon en chacun de nous. Il ne suffit pas de dire que nous nous proclamons frères, nous savons bien que Joseph a eu à souffrir non seulement de Pharaon, mais aussi de ses propres frères. Si l’autre devient une menace pour moi, c’est peut-être le moment de me demander si je n’ai pas moi aussi succombé à l’idole du pouvoir. Si l’idée me vient de mettre quelqu’un à l’écart, de lui ôter la parole et de tuer toute sa descendance, c’est-à-dire de faire en sorte que ce qu’il pense ne suive pas, je peux me demander si je ne suis pas, moi aussi, victime du pouvoir. Si je veux tout contrôler, être au centre des choses, avoir les leviers de décision entre les mains, je peux me demander si la soif de pouvoir ne s’est pas glissée dans mon cœur, et surtout je peux demander au Seigneur de convertir mon cœur pour qu’il soit libéré des idoles de ce monde.
Les paroles de l’Évangile de Matthieu nous mettent encore plus salutairement mal à l’aise. Jésus dit qu’il n’est pas venu apporter la paix, mais une épée, et ce sont des mots qui brisent une image trop tranquille de la suite de Jésus. Il y a une épée qui nous est livrée et donc un combat à mener, un combat qui vise à séparer, c’est-à-dire à couper ces liens trop humains qui nous attachent aux consolations humaines et nous éloignent de la suite du Christ. Jésus nous demande une exigence radicale, une primauté absolue, un amour et un dévouement radicaux avant tout autre amour et au prix de tout autre amour : amour du père, de la mère, de la belle-fille et de la belle-mère, des enfants, des membres de la famille, de soi-même et de sa propre vie. Il demande à être celui pour qui l’on sacrifie tout, le premier sans égal, celui à qui l’on offre, comme Abraham, son Isaac. C’est pourquoi le lien avec le Christ redéfinit et redessine nos liens terrestres. Il n’y a plus aucun lien, même le plus cher, qui puisse me conditionner au point de m’éloigner de lui. Il suffit de penser au geste saisissant du déshabillage de François sur la place d’Assise, par lequel il se libère de son père terrestre pour se remettre à son père céleste. S’il s’était laissé conditionner par l’affection humaine et le respect des siens, nous n’aurions pas eu saint François et tout ce qui en a découlé : il serait resté un bon fils plein d’affection pour sa famille. En réalité, une fois que nous avons rencontré le Christ, chaque lien terrestre doit être évalué par rapport à Lui, en vérifiant s’il nous éloigne de Lui ou s’il le favorise. Pour chaque affection, pour chaque confort humain, pour chaque relation, pour chaque groupe, il faut toujours se poser la même question : est-ce que tu m’éloignes de la suite du Seigneur ou est-ce que tu me rapproches de Lui ? Coupons donc les liens qui ne nous aident pas sur notre chemin et enracinons-nous dans de nouvelles relations qui naissent de l’amour du Christ.
C’est pour cela que le Seigneur nous a réunis, que nous partageons la même vocation, que nous célébrons notre chapitre : non pas parce que nous sommes liés par des liens et des sympathies humaines, non pas parce que nous nous sommes choisis les uns les autres, mais parce que nous avons été choisis par le même Seigneur et que chacun de nous veut le suivre jusqu’à l’offrande totale de lui-même et aider ses frères et sœurs à faire de même. Que l’Esprit Saint, que nous invoquons de manière particulière dans cette Eucharistie, nous aide, par la miséricorde de Dieu, à offrir nos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, car tel est le culte spirituel auquel nous sommes appelés (cf. Rm 12, 1). Amen.
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Cari fratelli,
avremo modo più tardi nei saluti iniziali di introdurci con le dovute forme nel Capitolo che appena iniziato. Ora, vorrei insieme con voi, mettermi in ascolto di ciò che la Parola di Dio di questo giorno ci comunica e lasciare che sia essa a risuonare nella nostra assemblea. Niente, infatti, più che la Parola del Signore può comunicarci i giusti pensieri e sentimenti per vivere come piace a Dio l’esperienza capitolare.
La prima lettura, tratta dal Libro dell’Esodo, narra delle sofferenze e angherie vissute in Egitto dal popolo di Israele. Ci viene spiegato il motivo della loro origine: dal fatto che il nuovo re «non aveva conosciuto Giuseppe». Mentre il precedente lo avevo conosciuto e stimato, e perciò il popolo che egli rappresentava viveva al sicuro, per il nuovo re egli è uno sconosciuto, un estraneo, e il suo popolo diventa una presenza ingombrante e minacciosa. Il cambio di percezione sul popolo di Israele avviene a motivo di un salto generazionale in cui l’assenza della memoria fa ora percepire come nemico chi prima era stato amico. Così il nuovo re avverte il suo potere minacciato dal popolo di Giuseppe che cresceva grandemente, teme di non riuscire più a controllare la situazione e che gli israeliti possano partire dal loro paese. Perciò li opprime, li tratta con durezza, rende loro la vita amara, li costringe a lavori gravosi e pesanti, fino al decreto di uccidere ogni figlio maschio gettandolo nel fiume Nilo. È la stessa dinamica che visse Erode nel momento in cui, alla notizia della nascita di un nuovo re, si senti minacciato e comandò l’uccisione di bambini innocenti. Da sempre si replica la stessa storia: il potere minacciato si ritorce contro chi lo minaccia, silenzia, mette ai margini e nel peggiore dei casi fa fuori lo chi insidia. Di queste tristi vicende è piena la storia e verrebbe da dire con le parole del Qoelet: «non c’è niente di nuovo sotto il sole» (Qo 1,9). Cosa possiamo prendere per noi da questa pagina biblica? Essa deva quanto meno metterci in guardia, perché non è detto che noi siamo esenti dal cadere nello stesso errore, anzi, potremmo forse dire con onestà che c’è un piccolo faraone dentro ognuno di noi. Non basta dire che ci proclamiamo fratelli; sappiamo bene infatti, che Giuseppe ebbe a patire non solo dal faraone, ma anche dai suoi stessi fratelli. Se l’altro diventa una minaccia per me, forse quello è il momento di domandarmi se anch’io non sia caduto preda dell’idolo del potere. Se nel mio cuore spunta il pensiero di mettere qualcuno ai margini, di toglierli la parola e uccidere ogni sua discendenza, cioè fare in modo che ciò che pensa non abbia seguito, posso chiedermi se non sia diventato anch’io vittima del potere. Se voglio mantenere il controllo su tutto, essere al centro della situazione, avere in mano le leve delle decisioni, posso riflettere se la smania di potere non si sia insidiata nel mio cuore e soprattutto posso chiedere al Signore di convertire il mio cuore perché sia liberato dagli idoli di questo mondo.
A renderci ancor più salutarmente inquieti vengono anche le parole del Vangelo di Matteo. Gesù dice di non essere venuto a portare la pace ma la spada, e sono parole che mandano in frantumi un’immagine troppo tranquillizzante della sequela di Gesù. C’è una spada che ci viene consegnata e dunque c’è un combattimento da fare, una lotta che a come fine di separare, di tagliare cioè quei legami troppo umani che ci attaccano a consolazioni umane e ci allontanano dalla sequela del Cristo. Gesù avanza una pretesa radicale nei nostri confronti, egli chiede un primato assoluto, un amore e una dedizione radicale prima di ogni altro amore e a costo di ogni altro amore: l’amore del padre, della madre, della nuora e suocera, dei figli, di quelli della propria famiglia, persino di se stessi e della propria vita. Egli chiede di essere Colui per il quale sacrificare tutto, il primo senza pari, Colui al quale offrire, come Abramo, il proprio Isacco. Ecco perché il legame con Cristo ridefinisce e ridisegna i nostri legami terreni. Non c’è più alcun legame, nemmeno il più caro, che possa condizionarmi a tal punto da allontanarmi da lui. Basterebbe a tal proposito, pensare al gesto eclatante dello spogliamento di Francesco nella piazza di Assisi, con il quale si libera dal padre terreno per consegnarsi a quello celeste. Se egli si fosse lasciato condizionare dall’affetto e dal rispetto umano per i suoi, non avremmo avuto san Francesco e tutto ciò che da lui è scaturito: sarebbe rimasto un bravo figlio pieno d’affetto per i suoi familiari. In realtà, una volta incontrato il Cristo, ogni legame terreno va valutato in rapporto a Lui, verificando se ci distolga dalla sua sequela o la favorisca. Ad ogni affetto, a ogni consolazione umana, a ogni relazione, a ogni gruppo, va sempre posta la medesima domanda: mi stai allontanando dal seguire il Signore o mi stai avvinando a lui? Tagliamo perciò quei legami che non ci aiutano nel nostro cammino e radichiamoci in relazioni nuove che sgorgano dall’amore di Cristo.
Per questo il Signore ci ha fatto incontrare, per questo condividiamo la stessa vocazione, per questo celebriamo il nostro capitolo: non perché legati da vincoli e simpatie umane, non perché ci siamo scelti, ma perché siamo stati scelti dallo stesso Signore e ciascuno di noi desidera seguirlo fino all’offerta totale di sé e aiutare gli altri fratelli a fare altrettanto. Lo Spirito Santo che invochiamo in maniera particolare in questa eucaristica, per la misericordia di Dio, ci aiuti a offrire i nostri corpi come sacrificio vivente, santo e gradito a Dio; è questo infatti il culto spirituale al quale siamo chiamati (cf. Rm 12,1). Amen.
– Lot 185 Donaten / 06 BP 2653 COTONOU – République du Bénin …
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